Le Nigéria a dépassé son quota journalier de 1,5 million de barils par jour pour atteindre le cap de 1,5 millions de barils en novembre 2024. Le pays se projette désormais sur une production de 2 millions de barils pour l’année 2025, mais la vétusté des infrastructures pétrolières jette un doute sur les capacités nigérianes à atteindre ce cap.
Le géant africain du pétrole, le Nigéria, cherche à atteindre un nouveau cap dans sa production journalière de brut après avoir atteint le seuil symbolique de 1,8 million de barils par jour en novembre 2024.
En 2023, le pays peinait à atteindre son quota journalier de 1,5 millions de barils fixé par l’Organisation des pays producteur de pétrole (OPEP). Cette incapacité à honorer ses quotas de production a causé à l’État nigérian un manque à gagner de 3,2 milliards de dollars en fin d’année 2023, selon les rapports de l’OPEP.
Au cours de cette année 2024, après avoir connu un premier trimestre au ralenti, la production pétrolière nigériane est remonté pour se positionner à une moyenne de 1,570 million de barils par jour, autour du mois d’août. Au cours du mois de septembre 2024, le secteur pétrolier du Nigeria a encore fait face à une légère baisse de production, avec une moyenne quotidienne de 1,544 million de barils par jour. Ces chiffres ont été communiqués par la Commission de Régulation du Pétrole en Amont du Nigeria (NUPRC) dans son rapport mensuel d’octobre 2024.
Cette fluctuation de la production pétrolière du Nigeria est attribuée à divers facteurs. Il s’agit, entre autres, des problèmes techniques sur les plateformes pétrolières, des vols, du vandalisme touchant les oléoducs, du manque d’investissements, des installations en maintenance ou encore des fluctuations des cours mondiaux du pétrole impactant la demande.
Si les réformes entreprises sous l’impulsion du président Bola Tinubu ont permis de relancer la production nigériane, il demeure que l’industrie pétrolière nigériane a besoin d’investissements pour permettre de concrétiser le plan de relance de la production qui vise le seuil de 4 millions de barils par jour d’ici 2030.
La banque centrale nigériane émet d’ailleurs des doutes sur les capacités du pays à atteindre l’objectif de 2 millions de barils de brut par jour en 2025. Dans son dernier rapport économique, l’institution relève que « l’absence de solutions durables pour moderniser les pipelines et limiter les vols de brut risque de compromettre la viabilité de cet objectif ambitieux. La réussite de cette stratégie déterminera si le Nigeria pourra enfin s’imposer comme un producteur de pétrole fiable sur la scène internationale ».
Au regard de ces difficultés, certaines voix soulignent l’importance pour le Nigeria, en tant que grand producteur de pétrole en Afrique, de diversifier son économie en vue de réduire sa dépendance excessive vis-à-vis des recettes pétrolières.
Mouni N’GOLO