La capitale burkinabè a vibré ce vendredi 4 avril 2025 au rythme de l’éducation boursière avec le lancement officiel de la toute 1ère édition du Salon International de la Bourse Africaine (SIBA). Organisé sur deux jours, les 4 et 5 avril, cet événement majeur vise à démocratiser l'accès aux marchés financiers et à encourager l'investissement boursier auprès de la jeunesse, des entrepreneurs, investisseurs, PME/PMI, etc.

Dans un contexte où la méconnaissance des mécanismes boursiers demeure un frein à la mobilisation de l’épargne et au financement des entreprises, des jeunes burkinabè ont décidé de vulgariser la Bourse à travers le Salon international de la bourse africaine (SIBA). La première édition de cette initiative a ouvert ses portes ce vendredi 4 avril 2025 sous la présidence du Ministre de l’Economie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo, représenté par le Conseiller technique Seydou Diallo, et sous le parrainage du Président du Conseil National du Patronat Burkinabè (CNPB), Idrissa Nassa, également représenté par Lydie Kambou/Bonkian.

Placé sous le thème « éducation boursière, un levier de croissance économique », ce premier rendez-vous prévoie des ateliers, panels et master class au cours desquels des experts de la finance et des marchés boursiers vont permettre aux participants de briser les barrières de l’accessibilité à la bourse, à l’investissement sur les marchés financiers.

Plusieurs participants ont pris d'assaut la Salle de Conférence de Ouaga 2000 pour participer à la 1re édition du SIBA.

 

Le promoteur du SIBA, Boukaré Bancé, a souligné l’intérêt de la création d’un tel cadre d'échange et d’apprentissage autour de la finance de marché. « Il y a un manque d’éducation boursière au Burkina Faso. Beaucoup de gens cherchent à fructifier leurs revenus, mais ils n'ont pas les bons outils ni la bonne information. Le SIBA vient répondre à ce besoin en proposant des panels, des ateliers et des masterclass accessibles à tous », a déclaré M. Bancé. Il a également insisté sur l’accessibilité des produits boursiers, car, « il n’est pas nécessaire d’avoir des millions pour investir en bourse. Il existe des actions à partir de 500 ou 1 000 FCFA ».

Au-delà de la vulgarisation de la bourse, le SIBA a pour ambition de stimuler l’émergence d’un écosystème financier dynamique, en suscitant des vocations et en orientant les PME/PMI vers des solutions de financement innovantes. A ce titre, Boukaré Bancé a fait remarquer l’absence de curricula de formations spécifiques ouvrant à des perspectives de carrières dans le domaine des marchés financiers.

Le promoteur du SIBA, Boukaré Bancé : "Tout le monde, quel que soit le niveau, ou le poste, a le besoin de faire fructifier ses revenus et le SIBA est le cadre pour présenter les opportunités d'investissement dans la bourse."

 

Et le troisième objectif du SIBA est de pouvoir convaincre les entreprises et PME/PMI à intervenir en bourse pour lever des fonds, l’accès au financement étant une véritable problématique pour ces acteurs.

Accès à des financements structurés, des investissements diversifiés

Au nom du Conseil National du Patronat Burkinabè (CNPB), Mme Lydie Bonkian/Kambou a mis en lumière le rôle stratégique que jouent les marchés financiers dans la croissance économique : « Bien souvent perçus comme un simple lieu d'échange d'actions, d’obligations, les marchés financiers sont en réalité des moteurs de développement. Ils permettent d’accéder à des financements structurés, de diversifier les investissements et de se prémunir contre l’inflation », a-t-elle fait savoir.

Selon la représentante du Conseil National du Patronat Burkinabè (CNPB), le dynamisme des acteurs burkinabè présents sur le marché financier sous régional a porté le pays à la 3e place, alors que très peu de Burkinabè sont présents sur ce marché (moins de 20 000 comptes titres pour 21 millions d'habitants.

 

Elle a rappelé les progrès déjà réalisés par le Burkina Faso, qui compte trois sociétés cotées à la BRVM, quatre sociétés de gestion et d’intermédiation, ainsi que deux sociétés de gestion d’OPCVM gérant huit fonds communs de placement. Ce qui place le pays à la troisième place parmi les huit pays de l’UEMOA.

Mais, malgré cette dynamique intéressante, il ressort que le pays compte moins de 20 000 comptes titres pour une population de 23 millions d’habitants. Mme Bonkian a donc souligné l’urgence de rendre la bourse plus accessible, notamment pour les jeunes, les PME et la diaspora. « Le SIBA est une plateforme unique pour démystifier la bourse et encourager son utilisation comme levier de croissance », a-t-elle déclaré.

Seydou Diallo, le représentant du ministre en charge des finances à la cérémonie d'ouverture du SIBA a loué l'initiative de ce Salon qui est, pour lui, est un pont entre les investisseurs et les entreprises.

 

Prenant la parole au nom du Ministre de l’Économie et des Finances, Seydou Diallo, conseiller technique de la ministre déléguée chargée du Budget, a exprimé l’engagement du gouvernement burkinabè en faveur de la transformation structurelle du financement en Afrique.

Le SIBA, catalyseur de transformation structurelle

« Le SIBA n’est pas qu’un salon. C’est une réponse à un besoin urgent de construire une culture boursière robuste, inclusive et accessible à tous », a-t-il soutenu. Il a insisté sur l’importance de former une nouvelle génération de professionnels de la finance, capables de tirer parti des marchés pour soutenir la croissance économique du continent.

« Il est temps de rompre avec les idées reçues. La bourse n’est pas réservée à une élite. Elle est un levier stratégique pour le financement du développement », a martelé Mr Diallo. Le représentant du gouvernement a également évoqué les enjeux de l’accès au financement pour les PME, de l’implication des diasporas et de la modernisation des modes de financement, plaidant pour un passage des modèles traditionnels vers des solutions plus innovantes. Ce qui lui fait dire que « le SIBA ouvre des horizons nouveaux. Il jette un pont entre les investisseurs locaux ainsi que ceux de la diaspora et les entreprises africaines »

Après les allocutions qui ont ponctué la cérémonie d’ouverture, les officiels ont visité les stands d’exposition installés dans le cadre du salon. Plusieurs structures partenaires du monde de la finance étaient représentées, offrant aux visiteurs des opportunités d'information, de réseautage et d'orientation concrète.

Le SIBA offre une vitrine d'exposition aux entreprises intervenant dans la finance pour présenter leurs produits et services aux participants.

 

Le programme du salon prévoit plusieurs panels, ateliers pratiques et sessions de formation sur des thématiques comme la gestion de portefeuille, l'introduction en bourse, ou encore les opportunités d’investissement à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), le marché financier de l’UEMOA. « Le SIBA est la preuve que l’Afrique, avec ses talents, ses ressources et ses ambitions, peut écrire sa propre histoire économique », a conclu Seydou Diallo.

Mouni N’GOLO

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