Soixantenaire de la BAD : six décennies de transformation sociale et économique du continent célébrées au Burkina
La célébration nationale du 60e anniversaire de la Banque africaine de développement (BAD) a eu lieu le 17 décembre 2024, à Ouagadougou, sous le thème : « 60 ans à faire la différence ». Organisée par le bureau pays de la Banque africaine de développement (BAD), en collaboration avec le gouvernement burkinabè, cette commémoration a connu la participation des membres du gouvernement, des représentants du secteur privé, de la société civile, du personnel et des bénéficiaires des interventions de la banque.
« Placé sous le thème évocateur « 60 ans à faire la différence », ce moment dépasse une simple commémoration. Il incarne notre engagement commun pour transformer les vies et les économies de notre continent ». Par ces mots introductifs, le responsable pays de la Banque africaine de développement (BAD), Daniel Ndoye, a décliné le sens qu’il faudrait donner à la célébration de ce 60e anniversaire de l’institution.
De 1964 à 2024, la BAD a apporté des solutions tangibles aux problématiques complexes de développement du continent africain. Elle a participé activement à la transformation structurelle, sur les plans social et économique, de l’Afrique, et contribué à changer positivement la vie de centaines de millions d’Africains.
Ces six décennies de parcours impactant ne pouvaient laisser indifférents le bureau pays de la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement burkinabè. En effet, les deux parties ont célébré le 60e anniversaire de cette institution panafricaine, le 17 décembre 2024, à Ouagadougou.
Placée sous le thème : « 60 ans à faire la différence », la cérémonie commémorative au niveau national a enregistré la présence du ministre de l’Economie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, et des membres du gouvernement, du responsable pays de la BAD, Daniel Ndoye, des représentants du secteur privé, de la société civile, du personnel et des bénéficiaires des interventions de la banque.
Faisant le bilan non exhaustif des 60 années d’existence de l’institution, son responsable pays, Daniel Ndoye, est revenu sur les performances réalisées en termes de mobilisation de ressources et d’impact sur les économies et les populations africaines. Avec un capital de 250 millions de dollars à ses débuts, la BAD est aujourd’hui à plus de 300 milliards de dollars de capital, et s’est illustrée comme une institution de financement du développement de référence mondiale qui jouit d’une notoriété certaine.
Mais pour Mr Ndoye, en six décennies d’existence, cette institution financière panafricaine n’a pas seulement su mobiliser des ressources considérables pour répondre aux besoins des États membres ; elle a aussi développé une expertise unique dans des secteurs clés du développement, notamment l’agriculture, l’énergie, les infrastructures, la gouvernance, et la lutte contre le changement climatique.
Plus de 400 millions d’Africains impactés
« Rien que sur les dix dernières années, la BAD a investi 77 milliards de dollars dans près de 3 000 projets à travers le continent. Ces investissements ont eu un impact direct sur la vie de plus de 400 millions de personnes », a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter que cette commémoration se veut un moment pour marquer un arrêt, jeter un regard rétrospectif et mieux se projeter vers l’avenir. La nouvelle Stratégie décennale 2024-2033 de la banque, adoptée en en mai 2024, s’inscrit dans cette perspective à travers ses cinq grandes priorités ou les "High Five". Il s’agit de « Eclairer et fournir de l’énergie à l’Afrique », « Nourrir l’Afrique », « Industrialiser l’Afrique », « Intégrer l’Afrique », et « Améliorer la qualité de vie des populations africaines ».
A l’instar des autres Etats du continent, le pays des Hommes intègres a bénéficié des financements transformateurs de la BAD. En effet, depuis sa toute première opération au pays des Hommes intègres en 1970, sous la forme d’une ligne de crédit destinée au secteur industriel et minier, elle a injecté un montant cumulé d’environ 1 300 milliards dans l’économie burkinabè à travers le financement de près de 120 projets a souligné Mr Ndoye.
« Ces projets couvrent des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’énergie, les infrastructures de transport, l’eau potable, l’assainissement, et le développement social. A titre illustratif, la Banque est fière d’avoir apporté sa contribution à de nombreux aménagements hydro-agricoles dont ceux de Bagré et de la Léraba, à la réalisation du Barrage hydro-électrique de Kompienga, à la réhabilitation de la route Banfora-Gaoua-Batié, à l’approvisionnement de la ville de Ouagadougou en eau potable par le Barrage de Ziga, ou à l’amélioration de la qualité de l’enseignement de base », a-t-il détaillé.
Il a par ailleurs salué, la « profondeur et la qualité des relations entre le Burkina Faso et le Groupe de la BAD ».
« Au Burkina Faso, nous avons un portefeuille qui s’exécute bien, en dépit des défis que connait le pays ; il est l’une des meilleures performances de la sous-région ouest-africaine. Nous en félicitons le gouvernement, l’administration et les unités de gestion des projets. Nous comptons continuer dans cette dynamique en appuyant le gouvernement dans ces politiques de développement », a-t-il confié.
Investir dans la jeunesse et la transition verte
Au nom du gouvernement et du peuple burkinabè, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo, a traduit la reconnaissance du pays au groupe de la BAD pour la qualité de la coopération avec le Burkina Faso, mais aussi pour son rôle de catalyseur de transformation, de développement durable du continent.
« Je félicite les dirigeants de la BAD pour leur leadership, en particulier le Dr Akinwumi Adesina, le personnel et tous les partenaires qui, au fil des ans, ont fait de cette institution un pilier du développement africain. Je ne saurai passer sous silence les efforts déployés par la représentation résidente, sous le leadership de Daniel Ndoye, pour le renforcement de notre coopération », a-t-il déclaré.
Au Burkina Faso, a-t-il poursuivi, les interventions du Groupe de la BAD occupent une place de choix dans le tissu économique et social avec une part contributive assez importante à la formation du produit intérieur brut et cela depuis 54 ans.
Mieux, avec une démarche participative et inclusive, les interventions de la BAD se sont toujours inscrites en droite ligne des référentiels nationaux de développement, tels que le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, la Stratégie de croissance accélérés et de développement durable, le Plan national de développement économique et social et, plus récemment, le Plan d’action pour la stabilisation et le développement 2023-2025, s’est réjoui le ministre Nacanabo.
« Grâce à vos financements et à votre expertise, des millions d’Africains ont vu leur quotidien s’améliorer », a-t-il souligné.
Pour le ministre Nacanabo, à l’heure où l’Afrique est confrontée à des défis sans précédent, tels que les changements climatiques, l’insécurité alimentaire, et les besoins croissants en financement pour les infrastructures, le rôle de la BAD est plus crucial que jamais. C’est pourquoi, il a appelé l’institution à investir dans la jeunesse, à accélérer les efforts vers une transition verte, et à renforcer l’intégration régionale, condition essentielle à la compétitivité globale du continent.
Outre les discours officiels, des prestations d’artistes, la projection de films sur l’histoire et les réalisations de la BAD, des témoignages de bénéficiaires, une visite de stands virtuelles, un cocktail, ont constitué les temps forts de cette commémoration.
Ra-Yangnéwindé