Clients des banques burkinabè : 34 % sont des femmes, 40 % des célibataires
L’Enquête nationale de référence sur l’utilisation et la satisfaction des usagers des services financiers banques et des services financiers décentralisés au Burkina Faso (ESUF-BF 2024), réalisée par l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers du Burkina Faso (OQSF-BF) en 2024, s’est penchée sur les profils socioéconomiques des clients personnes physiques des banques burkinabè. Il ressort, entre autres, que 28% de la clientèle bancaire sont des femmes, plus de la moitié (55%) réside dans la région du Centre, près de 80% ont au moins le niveau secondaire, 40% sont des célibataires, 8,9% des étudiants, le secteur du commerce comme principal pourvoyeur de clients.
Les caractéristiques socioéconomiques des usagers des banques au Burkina Faso, telles que l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, le revenu, ou encore l’activité professionnelle, jouent un rôle clé dans la compréhension des dynamiques d’accès et d’utilisation des services financiers dans le pays. Elles indiquent directement le comportement financier des individus, leur capacité à épargner, à emprunter et à investir. L’Enquête nationale de référence sur l’utilisation et la satisfaction des usagers des services financiers banques et des services financiers décentralisés au Burkina Faso (ESUF-BF 2024), réalisée par l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers du Burkina Faso (OQSF-BF) en 2024, donne une lisibilité des profils des clients personnes physiques au pays des hommes intègres.
Selon cette enquête, les clients personnes physique des banques burkinabè de type personnes physiques ou particuliers sont au nombre de 1 648 701. Ils résident majoritairement en milieu urbain. En effet, ils sont 1 356 343, soit 82% à être en ville, contre 292 358 en milieu rural, représentant 18% des clients. Cette disparité s’explique par le fait que les banques sont essentiellement concentrées dans le milieu urbain, ce qui ne facilite pas l’accès des populations rurales aux services bancaires.
La répartition par région montre que plus de la moitié des clients des banques burkinabè sont dans la région du Centre, qui totalise 904 688 clients personnes physiques, soit 55%. Elle est suivie par la région des Hauts-Bassins qui compte, 245 681 clients, soit environ 15%. Le Plateau-central avec 15 530 clients, soit 0,94%, et le Centre-sud avec 16 567 clients, soit 1%, sont les régions à plus faibles nombres de clients de banques.
En milieu rural, 33% des clients sont des femmes
La répartition par sexe montre une inégalité de genre, avec à la clé une sous-représentation des femmes dans la clientèle des banques au pays des Hommes intègres.
Elles représentent 34 % des clients, contre 66 % pour les hommes. Cette inégalité selon le sexe s’observe également lorsque l’on prend en compte le milieu de résidence. En ville, les hommes représentent 66% des clients des banques, contre 34% pour les femmes ; tandis qu’en campagne, les hommes représentent 67% et les femmes 33%.
Suivant le critère de l’âge, l’enquête permet de savoir que la majeure partie des clients des banques burkinabè est jeune. Les clients âgés entre 25 et 44 ans représentent 74%, contre 11% pour ceux entre 15 et 24 ans et 15% pour les 45 ans et plus.
L’ESUF-BF 2024 montre également que 59% des clients des banques sont mariés, 40% sont célibataires et 1% sont des divorcés ou veufs. En milieu rural, les mariés représentent 82% contre 16% pour les célibataires.
On note aussi que les clients des banques au Burkina Faso ont un niveau d’instruction relativement élevé. « Près de 80% des clients ont au moins le niveau secondaire. 34% ont le niveau Bac+2 ou Bac+3, 12% ont le niveau Bac+4 ou plus et 13% ont le niveau primaire. Environ 1% des clients sont alphabétisés en langue locale et 2% en langue arable. 5% des clients n’ont aucun niveau d’instruction », précise l’étude.
Le commerce, principal pourvoyeur de clients
L’enquête révèle que les travailleurs indépendants (artisans, commerçants, etc.) sont les plus nombreux des clients personnes physiques des banques, ils représentent 26% de l’ensemble des clients. Ils sont suivis par les clients exerçant dans le privé structuré (25%), dans l’administration publique (24%). 12% des clients exercent une profession libérale, 2,5% dans les ONG et associations locales, moins de 1% dans les institutions internationales ou africaines et 3% des clients travaillent dans les petites entreprises informelles et Start-ups. « A part les travailleurs indépendants, les clients qui exercent dans les autres types d’emploi sont majoritairement résidents en milieu urbain », souligne le rapport.
Selon le type de fonction, la majeure partie des clients personnes physiques des banques burkinabè sont des employés (34%) ou des commerçants (21%). Le monde agricole est sous représenté dans la clientèle bancaire. Moins de 2% sont des agriculteurs et moins de 1% des éleveurs. Quant aux artisans, ils sont 1% des clients ; et moins de 2% pour les retraités. Les étudiants représentent 8,9% des clients du secteur bancaire.
« Le principal secteur d’activité des clients personnes physiques des banques est le secteur du commerce (35%), suivi du secteur des services (18%). L’administration est le troisième secteur d’activité des clients des banques (12%), suivi de l’enseignement (8%). Les secteurs d’activité où les banques ont peu de clients personnes physiques sont les secteurs de l’industrie (3%), du BTP (5%), de l’agriculture (moins de 3%), de l’artisanat (moins de 2%) et de la pêche (moins de 1%) », conclue l’ESUF-BF 2024.
Ra-Yangnéwindé