Inclusion financière : Le FONAFI veut faciliter l’accès au crédit à 100 000 ménages vulnérables avec l’initiative LAFIA
Le Fonds national de la finance inclusive (FONAFI) a lancé l’initiative LAFIA, une facilité de crédit ouverte à 100 000 ménages vulnérables affectés par la crise sécuritaire, lors d’une cérémonie officielle le samedi 14 septembre 2024 à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord.
Dans le cadre de sa mission de favoriser l’accès de tous les Burkinabè aux produits financiers, le Fonds national de la finance inclusive a mis en place l’initiative LAFIA, destinée à financer les activités génératrices de 100 000 ménages défavorisés et affectés par la crise sécuritaire. La cérémonie officielle de lancement du projet s’est déroulée le samedi 14 septembre 2024, à Ouahigouya, dans la région du Nord, en présence du ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubakar Nacanabo et du Gouverneur de la région, Issouf Ouédraogo.
Les grandes lignes de ce programme ambitieux d’un montant de 10 milliards de francs CFA indiquent que l’initiative consiste à accorder une facilité de crédit à des femmes et jeunes chefs de ménage évoluant dans des conditions particulièrement difficiles. L’objectif est de permettre à ces cibles d’entreprendre des activités génératrices de revenus de manière durable.
Le choix des bénéficiaires met l’accent sur les personnes affectées par la crise sécuritaire, a indiqué le Directeur général (DG) du FONAFI, Fidèle Yaméogo. « Les bénéficiaires sont des personnes déplacées retournées dans leurs localités, les populations hôtes vulnérables, les femmes déplacées internes et les ménages inscrits sur le registre social unique. En un mot, les femmes et hommes vulnérables, potentiellement actifs pouvant exercer une activité génératrice de revenu avec un accent sur les personnes affectées par la crise sécuritaire », a-t-il souligné.
La facilité de crédit se traduit notamment par l’octroi de prêts au taux d’intérêt de 5%, pendant quatre cycles de six mois, à des groupes de personnes suivant un cautionnement solidaire ou à des particuliers avec des assouplissements de garantie.
Formation en gestion financière
Mais le FONAFI n’accorde pas directement les prêts, a précisé la présidente du conseil d’administration, Ida Ouédraogo ; cette tâche étant dévolue aux établissements de crédits. « Nous avons privilégié les institutions de microfinance qui ont des agences, des guichets dans les zones reculées pour pouvoir toucher les personnes vulnérables », a-t-elle précisé. Le Fonds a donc signé des conventions sous forme de partenariat public-privé avec sept structures de microfinance à savoir : Graine SARL, UBTEC-NAAM, ACEP-Burkina, Song-Taaba, FINEC-Burkina SA, CEC-BM, Baïtoul-Maal. Ce sont elles qui sont chargées d’octroyer des crédits aux cibles.
L’initiative LAFIA est une étape importante dans la mise en œuvre du Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PASD) de la Transition, notamment en son objectif stratégique qui est de promouvoir l’emploi décent et la protection sociale pour tous, particulièrement pour les jeunes et les femmes, a relevé le ministre Aboubakar Nacanabo.
« Elle vise l’insertion des populations à faible revenu confrontées aux défis sécuritaires dans le circuit économique par la mise en place d’un mécanisme spécifique de financement des activités génératrices de revenus, des équipements et des formations des jeunes et des femmes, dans toutes les régions du Burkina Faso », a-t-il soutenu.
L’une des composantes de l’initiative LAFIA est la formation des bénéficiaires en gestion financière et en entrepreneuriat, afin de leur permettre de développer des activités durables. Le porte-parole des bénéficiaires, Daouda Sawadogo s’est réjoui de l’opportunité qui leur est offerte de mener des activités génératrices de revenus devant les aider à réduire leur vulnérabilité.
Mouni N’GOLO