2e édition de la SEI : des conseils pratiques pour se prémunir contre la cybercriminalité

Le lieutenant Julien Legma, responsable de la collaboration policière au sein de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), a animé une keynote intitulée « Identifier les arnaques et savoir réagir » dans le cadre des activités de la 2e édition de la Semaine de l’Epargne et de l’Investissement. Lors son pitch, il a présenté les arnaques les plus courantes, les statistiques alarmantes sur la cybercriminalité et les moyens de se prémunir contre ces menaces numériques.
Plusieurs types d'arnaques financières sévissent actuellement à travers différentes méthodes de manipulation des victimes. Le sujet a fait l’objet d’une keynote développée ce vendredi 7 février 2025, à Ouagadougou, dans le cadre des activités de la 2e édition de la Semaine de l’Epargne et de l’Investissement (SEI) par le lieutenant de Police Julien Legma, responsable de la collaboration policière au sein de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC).
En 2024, la BCLCC a enregistré 4 114 plaintes liées à la cybercriminalité, représentant un préjudice total de plus de 2,7 milliards de francs CFA. Les arnaques financières représentent 45 % de ces plaintes, avec une prédominance des fraudes liées aux achats en ligne et aux épices bio, a révélé le lieutenant de Police. « Les victimes sont souvent piégées par des promesses de gains rapides, des offres alléchantes ou des situations d'urgence créées de toutes pièces », a-t-il expliqué.

Le lieutenant Legma a dressé un panorama des principales arnaques qui sévissent actuellement au Burkina. Il s’agit de des arnaques liées à la vente des produits bio et pharmaceutiques, des faux achats en ligne, du piratage de comptes, des faux recrutements, des investissements frauduleux.
La cupidité des victimes
Pour ce qui est par exemple des investissements frauduleux, plusieurs systèmes d’arnaque de type Ponzi, comme 5M, ont fait des milliers de victimes, à travers des promesses de rendements exorbitants, avant de disparaître avec les fonds. « Les cybercriminels exploitent souvent des plateformes non sécurisées pour vendre des produits à des prix attractifs, mais les victimes reçoivent des articles défectueux ou inexistants », a-t-il ajouté.
Chaque arnaque en ligne commence par une opportunité créée par l'ignorance ou la négligence, a relevé le lieutenant de Police Legma. Les cybercriminels utilisent diverses techniques de manipulation psychologique pour tromper leurs victimes. Il y a la peur, suscitée par des messages alarmants, incitant les victimes à agir dans la précipitation. Il y a aussi la cupidité des victimes, attirée par des offres d’investissement avec des rendements irréalistes de 300 % voire plus. D’autres stratégies s’appuient sur le manque de vigilance et l’urgence qui engendre une certaine pression sur les victimes pour qu’elles prennent des décisions sans réflexion approfondie.

Pour se protéger donc des cybercriminels, le responsable de la collaboration policière au sein de la BCLCC invite les populations à la vigilance. Ne pas céder à la pression de l'urgence ou à des offres trop alléchantes et s'assurer de l'authenticité des sites et des contacts avant de réaliser des transactions sont tout autant de précautions qui permettent de ne pas tomber dans le piège de cyber escrocs.
« Se protéger commence par l’éducation numérique… »
Et en cas de suspicion d'arnaque, il est conseillé de contacter immédiatement les services de police locaux ou la BCLCC qui est une unité spécialisée dans les enquêtes liées aux infractions facilitées par l'utilisation des technologies de l'information et de la communication.
Le lieutenant de Police a également livré des conseils essentiels pour éviter de tomber dans le piège des cybercriminels. Il faut toujours vérifier l’identité d’un interlocuteur ou d’une entreprise avant d’effectuer un paiement, se méfier des offres trop alléchantes ou des promesses de gains rapides, ne jamais céder à la pression de l’urgence, éviter de partager des informations sensibles en ligne ou avec des inconnus et signaler toute tentative d’arnaque aux autorités compétentes.
« Les cybercriminels exploitent nos failles et notre crédulité. Se protéger commence par l’éducation numérique et la prudence dans nos interactions en ligne », a conclu Julien Legma. Sa conférence entre dans le cadre des activités de la 2e édition de la Semaine de l’Epargne et de l’Investissement qui est axée sur l’éducation financière à travers le thème central : « sécuriser son épargne et construire un avenir financier durable : stratégie endogène pour un développement résilient face aux défis sécuritaires et aux arnaques ».
Mouni N’GOLO