Budget de l’Etat 2025 : 27,76% alloué à la défense et la sécurité
Le budget de l’Etat burkinabè, exercice 2025, s’établit à 3 149,8 milliards F CFA en recettes et 3 612,3 milliards F CFA de dépenses ; il en ressort un déficit budgétaire de 462,5 milliards F CFA. La loi de finances initiale 2025 a été voté à l’unanimité par l’Assemblée Législative de Transition (ALT), le lundi 23 décembre 2024, à Ouagadougou.
Ça y est ! Le gouvernement burkinabè a désormais les coudées franches pour mettre en œuvre son programme politique de 2025. Ce quitus, il l’a reçu de l’Assemblée Législative de Transition (ALT) qui a voté à l’unanimité la loi de finances exercice 2025, le lundi 23 décembre 2024, à Ouagadougou. C’est un budget établi à 3 149,8 milliards F CFA en recettes et 3 612,3 milliards F CFA de dépenses, soit un déficit budgétaire de 462,5 milliards F CFA, qui a été adopté par le pouvoir législatif.
Ce déficit budgétaire connait une baisse de 213 milliards F CFA, par rapport à 2024 ou il était de 675,5 milliards F CFA en 2024. Il représente 3,2% du PIB contre 4,6% en 2024 et sera couvert par les ressources de trésorerie, notamment les emprunts projets et programmes, les emprunts obligataires.
Les prévisions de dépenses du budget de l’Etat, exercice 2025, établies à 3 612,3 milliards de FCFA contre 3 706,1 milliards de FCFA en 2024, enregistrent une baisse de 2,53%, soit 93,8 milliards F CFA. 66,52% de ces dépenses budgétaires, soit un montant de 2 403 milliards F CFA, seront alloués aux charges de fonctionnement ; alors que 33,48%, correspondant à 1 209,3 milliards F CFA, vont être affectés aux investissements en 2025.
94,04% de recettes propres
Pour le ministre de l'Economie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, le budget 2025 est bâti autour de trois priorités stratégiques et s’aligne parfaitement avec le plan d’actions pour la stabilisation et le développement. Dans un pays qui fait face à des attaques terroristes depuis une dizaine d’années, la reconquête de l’intégrité du territoire constitue sans doute la priorité des priorités. C’est pourquoi le secteur de la défense et de la sécurité va absorber 27,76% des allocations budgétaires de 2025.
Tout en faisant la guerre contre le terrorisme, le gouvernement fait également du développement socioéconomique, une priorité. Ainsi, en 2025, les secteurs sociaux, notamment la santé et l’éducation vont absorber 40,93%, soit 11,79% pour la santé et 28,34% pour l’éducation.
Le secteur productif (agriculture, ressources animales et halieutiques, environnement, eau et assainissement), qui constitue l’autre priorité, va bénéficier d’une allocation budgétaire de 147,5 milliards en 2025, soit une hausse de 9,8 milliards de FCFA par rapport aux allocations de 2024.
L’une des caractéristiques du budget 2025 est qu’il sera couvert essentiellement par les ressources propres à hauteur de 94,04% de recettes propres, contre 4,57% de recettes extraordinaires.
« Les recettes ordinaires s’établissent à 2 962,0 milliards de FCFA en 2025 contre 2 851,1 milliards de FCFA en 2024, soit un accroissement de 110,9 milliards de FCFA en valeur nominale et 3,89% en valeur relative. Elles sont constituées essentiellement de recettes fiscales qui représentent 90,62% », a précisé le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo.
Conforme à la volonté souverainiste
Quant aux dépenses extraordinaires, elles se chiffrent en 2025 à 187,8 milliards de FCFA contre 179,6 milliards F CFA en 2024, soit une hausse de 8,2 milliards de FCFA en valeur absolue. Une performance qui, a-t-il confié, traduit la volonté politique bien affichée du gouvernement de financer ses ambitions de développement par des ressources souveraines.
Pour ce qui est de l’épargne budgétaire, qui correspond à l’excédent dégagé sur le financement des dépenses ordinaires par les recettes ordinaires, il se chiffre à 559 milliards F CFA en 2025 correspondant à une amélioration de 19,1 milliards F CFA par rapport à 2024.
« Ce budget est conçu pour renforcer la résilience de la population tout en renforçant la confiance des gouvernés aux gouvernants. Chaque franc sera utilisé avec rigueur, car " diriger, c’est servir et notre raison d’être c’est le bien-être des populations". Au regard de l’actualité brûlante qui nous édifie sur la persistance de la mauvaise gestion des deniers publics, nous réaffirmons notre détermination à combattre la corruption et à renforcer la transparence dans la gestion des deniers publics », a conclu le ministre des finances.
Pour les députés, il s’agit d’un budget réaliste, de guerre et de développement, et qui correspond aux légitimes et profondes aspirations des populations. Un peuple, qui plus que jamais, attache du prix à sa souveraineté politique et économique, qui refuse de plier l’échine malgré l’adversité.
Ra-Yangnéwindé
Quelques caractéristiques du budget, exercice 2025
- Recettes : 3149,8 milliards F CFA ;
- Dépenses :3612,3 milliards F CFA ;
- Déficit budgétaire : 462,5 milliards F CFA ;
- Epargne budgétaire : 559 milliards de FCFA en 2025, soit une amélioration de 19,1 milliards de FCFA par rapport à 2024 ;
- Recettes ordinaires : 2 962,0 milliards de FCFA en 2025 contre 2 851,1 milliards de FCFA en 2024 : se chiffrent en 2025 à 187,8 milliards de FCFA contre 179,6 milliards de FCFA en 2024 ;
- Dépenses ordinaires 2 403,0 milliards F CFA (66,52%) ;
- Dépenses en capital 1 209,3 milliards F CFA (33,48%) ;
- Part relative au secteur défense et sécurité : 27,76% du budget
- Part relative au secteur de santé : 11,79% du budget ;
- Part relative au secteur de l’éducation : 28,34% du budget ;
- Part relative secteur rural : 5,6% du budget.
Source : MEF