Afrique de l’Ouest : la BAD injecte 11,78 millions de dollars pour booster les chaînes de de valeur du riz

Le Président de la Commission de la CEDEAO, Dr Alieu Omar Touray, et le directeur général de la Banque africaine de développement (BAD) pour le Nigeria, Dr Abdul Kamara, ont paraphé un accord de subvention de 11,78 millions de dollars pour renforcer les chaînes de valeur du riz en Afrique de l’Ouest, le 12 mars 2025.
La Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et la Banque africaine de développement (BAD) veulent contribuer « à assurer la sécurité alimentaire et réduire la dépendance de l’Afrique de l’Ouest à l’égard des importations coûteuses de riz ». A cet effet, les deux institutions ont paraphé un accord de subvention de 11,78 millions de dollars, le 12 mars 2025. Ce don, qui va être complété par un cofinancement de 1,18 million de dollars US par la Commission de la CEDEAO, va servir à financer le Programme régional de développement des chaînes de valeur du riz résilient en Afrique de l’Ouest (REWARD-CEDEAO).
Il intervient après son approbation par le Conseil d’administration du Groupe de la Banque le 20 novembre 2024, indique le communiqué de la Bad.
A travers ce nouvel accord, les pays de la CEDEAO ont « l’occasion de transformer leurs filières rizicoles, d’assurer la souveraineté alimentaire et de réduire leur vulnérabilité aux fluctuations du marché mondial ». Sa mise en œuvre réussie va également permettre de « créer des millions de nouveaux emplois, de stabiliser et de renforcer la résilience de la région face aux futures crises alimentaires ».
Pour ce faire, au cours des cinq prochaines années, le projet REWARD-CEDEAO va se focaliser sur plusieurs leviers devant contribuer à rendre le secteur rizicole ouest-africain plus compétitif. En effet, il va mettre l’accent sur l’appui aux réformes politiques, l’amélioration de la réglementation des intrants agricoles et l’amélioration des systèmes régionaux de surveillance numérique.
Pilier de la sécurité alimentaire, indicateur de stabilité économique
L’intérêt d’un tel projet n’est plus à démontrer dans une région où, pour une bonne partie de la population, « le riz n’est pas seulement un aliment de base, mais aussi un pilier de la sécurité alimentaire et un indicateur de stabilité économique ». Il a l’avantage de participer à booster la production locale, et à dénouer ainsi les goulots d’étranglement qui « pèsent sur les économies et les systèmes alimentaires » d’Afrique de l’Ouest, du fait de sa dépendance des importations pour combler la demande, nonobstant son immense potentiel agricole. Mieux, avec une demande qui devrait augmenter considérablement dans les années à venir, souligne la BAD, le renforcement de la production locale de riz n’est pas seulement une priorité mais une nécessité urgente.
« En 2021, l’Afrique de l’Ouest a produit environ 14 millions de tonnes de riz usiné, alors que la demande était de plus de 22 millions de tonnes métriques. Cet écart a conduit à d’importantes importations de riz, coûtant à la région 3,5 milliards de dollars par an », a précisé le directeur général de la BAD pour le Nigeria, Dr Abdul Kamara.

Au regard de constat, la signature de cet accord de subvention marque, pour les deux institutions, une avancée majeure dans leurs objectifs communs d’accroître la productivité agricole et de renforcer les systèmes alimentaires régionaux. « Le projet REWARD-CEDEAO est une étape majeure vers la réduction de la dépendance à l’importation, l’augmentation de la production alimentaire et la réduction de la vulnérabilité aux fluctuations du marché mondial dans la région. La Banque africaine de développement est fière de soutenir la CEDEAO dans cet effort qui bénéficiera à l’ensemble des 15 États membres de la CEDEAO, dont le Nigeria », a confié M. Kamara.
Au service de la paix et de la sécurité régionales
Pour sa part, tout en traduisant sa gratitude à la BAD, le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Alieu Omar Touray, a réaffirmé l’engagement de l’organisation sous-régionale à opérationnaliser le plus tôt possible le projet, qui a un fort impact pour la sous-région à plus d’un titre.
« La production alimentaire et rizicole fait partie de la sécurité alimentaire, qui est également liée à la paix et à la sécurité. Pour nous, un projet aussi important que REWARD doit donc être mis en œuvre rapidement. Le projet s’inscrit dans le cadre de notre « Stratégie 4X4 », qui est ancrée dans le renforcement de la paix et de la sécurité régionales, l’approfondissement de l’intégration régionale, la bonne gouvernance et le développement inclusif et durable », a-t-il laissé entendre.
Le projet REWARD-CEDEAO s’inscrit dans le cadre d’un effort régional plus large visant à mettre en œuvre la Feuille de route régionale du riz de la CEDEAO (2025-2035) et le Plan d’action de l’Observatoire du riz de la CEDEAO. Il s’aligne sur le Document de stratégie régionale pour l’Afrique de l’Ouest 2020-2025 de la BAD, qui vise à intensifier son soutien à la région de la CEDEAO, notamment en augmentant la productivité agricole et en renforçant les systèmes alimentaires régionaux.
Ra-Yangnéwindé
Source : BAD