21e Rencontre gouvernement/secteur privé : de nouveaux engagements pour une relance économique réussie
La 21e Rencontre nationale Gouvernement/Secteur Privé (RGSP) du Cadre de Concertation Public-Privé (CC-PP), tenue les 22 et 23 novembre 2024, à Bobo-Dioulasso, a refermé ses portes avec une série de recommandations devant permettre d’assurer une meilleure compétitivité du secteur burkinabè.
Après deux jours de dialogue autour du thème : « Contribution des investisseurs nationaux dans les initiatives endogènes de développement et de consolidation de la souveraineté économique du Burkina Faso », la 21e Rencontre nationale Gouvernement/Secteur Privé (RGSP) du Cadre de Concertation Public-Privé (CC-PP), tenue les 22 et 23 novembre 2024, à Bobo-Dioulasso, a pris fin sur une note de satisfaction. Ce cadre de dialogue a servi de tribune pour le monde des affaires de poser sur la table les préoccupations qui minent le développement du secteur privé burkinabè.
Ces facteurs handicapants ont pour nom, la vulnérabilité des PME face à la concurrence dans le cadre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), la faiblesse des dispositifs d’accompagnement pour les initiatives des jeunes dans l’industrie et le secteur informel, le coût élevé et la faible disponibilité de l’énergie, la persistance des achats bord champs dans le domaine agricole, le niveau élevé des droits d’enregistrement notamment pour les marchés d'assurance, la faible digitalisation des procédures de délivrance des licences d’affaires, l’insuffisance d’infrastructures de soutien à l’industrie, à l’agriculture et à l’industrie culturelle et créative. Il y a également la faible qualité des infrastructures numériques et de transport urbain, la persistance de la concurrence déloyale et de l’exportation des matières premières brutes et des tracasseries routières, le manque de mécanismes adaptés pour le financement des industries culturelles, créatives, du secteur privé de la santé et des transports, la lenteur dans le paiement de la dette intérieure et des frais de scolarité des étudiants affectés par l'Etat, la non prise en compte du secteur culturel dans les priorités d’investissement de l’APEC, le non renouvellement de l’Accord-cadre entre l’Etat et la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso, la difficulté d’accès aux ressources foncières pour les projets d’investissement, l’inadéquation des textes nationaux avec les normes communautaires en matière d’architecture.
Répondant à ces préoccupations, l’exécutif a fait savoir que la digitalisation des procédures administratives est en cours afin de réduire les délais et de faciliter les démarches des acteurs économiques ; des initiatives sont en cours avec la SONABEL pour sécuriser l'approvisionnement énergétique, y compris des projets à moyen et long terme sur l’énergie thermique et nucléaire.
Encourager une plus grande participation de la diaspora
Bien qu’il soit confronté au défi majeur de la spéculation foncière, le gouvernement dit travailler activement à faciliter l'accès aux ressources foncières pour les projets d'investissement, notamment par la mobilisation et la sécurisation du foncier dans le cadre des zones industrielles.
Au titre de la dette intérieure qui plombe l’activité économique, le gouvernement confie avoir payé 3 000 milliards de FCFA depuis le début de l’année. Et conformément à sa volonté de soulager les entreprises et stimuler l’économie, des efforts supplémentaires sont entrepris sur le marché financier régional pour mobiliser les ressources nécessaires à l’apurement du reliquat de cette dette. Toujours dans cette dynamique, des travaux sont entamés afin de finaliser un projet de décret pour le renouvellement de l’accord-cadre ETAT/CMA-BF pour une durée de quatre ans.
Pour ce qui concerne la question du financement des entreprises et des autres acteurs affectés par la crise sécuritaire, plusieurs initiatives sont développées dans ce sens, à travers notamment le Bureau de Restructuration et de Mise à Niveau des Entreprises, le Fonds Burkinabè de Développement Économique et Social (FBDES), le nouveau fonds unifié « FASO KUNA-WILI ».
A l’issue des 48 heures d’échanges, la rencontre a accouché de plusieurs recommandations dont la mise en œuvre devrait conduire à une meilleure croissance économique endogène. Il s’agit, entre autres, de la nécessité d’encourager une plus grande participation de la diaspora dans les initiatives de développement local, de réformer le système de production, de transformation et de commercialisation des produits d’élevage pour une meilleure valorisation, d’intensifier les efforts pour garantir une production agricole continue tout au long de l’année, de renforcer le suivi et l’évaluation des initiatives de développement local pour en assurer l’efficacité.
Pour le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Mahamadi Sawadogo, prenant la parole au nom du secteur privé, les préoccupations mises en exergue durant ces deux jours de « dialogue constructif » traduisent l’ampleur des défis auxquels l’économie nationale fait face. Mais, elles expriment aussi, a-t-il poursuivi, la capacité de résilience du pays des Hommes intègres et de son secteur privé. Il a appelé à l’impérieuse union sacrée des fils de notre nation autour des grandes orientations du Chef de l’Etat et du gouvernement pour une stabilisation du pays et une relance de l’activité économique.
Rôle déterminant du secteur privé et de l’Etat
Pour terminer, Mr Savadogo a réaffirmé la disponibilité des acteurs privés à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre rigoureuse des différentes recommandations issues de la présente rencontre.
Livrant le discours de clôture des travaux, au nom du Premier ministre, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’artisanat, Serge Poda, s’est réjoui de la tenue de cette 21e rencontre nationale gouvernement/secteur privé, qui a permis d’échanger, dans un esprit de concorde et de respect mutuel, sur les différentes préoccupations relatives à l’activité économique et sur les thématiques en lien avec la contribution des investisseurs nationaux dans les initiatives endogènes de développement et de consolidation de la souveraineté économique du Burkina Faso. Cette instance a également permis de proposer des pistes de solutions à même de relever les multiples défis liés au développement et à la consolidation de l’indépendance économique du pays.
« Nous sommes tous unanimes que dans les initiatives endogènes de développement en marche et notamment l’actionnariat populaire et l’offensive agro-pastorale et halieutique, les rôles respectifs du secteur privé et de l’Etat sont déterminants pour réussir la relance économique et tracer les sillons d’une paix véritable et durable dans notre pays. A cet égard, il devient plus que nécessaire et urgent de trouver et mettre en œuvre, avec l’implication de tous les acteurs concernés, les solutions les mieux appropriées aux besoins et aux attentes de toutes les parties prenantes », a-t-il souligné. Tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement à traduire en actions concrètes les propositions pertinentes issues de cette rencontre, et ce, à travers un plan d’actions qui sera adopté par le Comité National de Pilotage du Cadre de Concertation Public Privé.
Synthèse de Ra-Yangnéwindé