Burkina/Droits d’auteurs : le top 5 des meilleurs paiements en musique et en littérature

Les artistes affiliés au Bureau Burkinabè des Droits d’Auteur (BBDA) sont « passés à la caisse » au mois de février 2025. Des montants perçus par certains créateurs ont circulé sur les réseaux sociaux lançant des débats sur le mode de collecte et de répartition des droits par le BBDA. C’Finance a approché le BBDA pour en savoir davantage.
Pendant le mois de février, certains artistes se sont frottés les mains après être passés au Bureau Burkinabè des Droits d’Auteur (BBDA). En effet, c’était le mois de la moisson des droits d’auteur.
Des données recueillies par C’Finance auprès du BBDA, avec une « masse à partager générale » de 173 782 018 FCFA au mois de février 2025, la musique se distingue comme le secteur dominant en matière de retombées en droits d’auteurs, avec un montant maximal attribué de 11 291 017 FCFA à l’artiste musicien le mieux payé, suivi de la littérature avec 2 509 352 FCFA pour l’écrivain le mieux rémunéré. Ces chiffres reflètent l’importance et la diversité des différents types d’œuvres dans le paysage culturel burkinabè.
Selon le BBDA, la collecte des droits d'auteur repose sur un cadre clair et structuré, où le montant des redevances dépend notamment de l’exploitation des œuvres. Le système de répartition prend en compte plusieurs critères techniques essentiels, tels que : le coefficient des œuvres, qui reflète leur importance ou succès, la durée d’exploitation des œuvres, l’âge des interprétations sonores et audiovisuelles, ainsi que leur lien avec les expressions du patrimoine culturel.
Considérant ces critères de répartition, les plus gros montants servis l’ont été dans les catégories musique et littérature. En musique, les plus gros montants perçus lors de la répartition du mois de février 2025 par les cinq artistes-musiciens qui arrivent en tête du hit-parade des droits d’auteurs s’élevaient respectivement à 11 291 017 FCFA, 5 398 916 FCFA, 4 028 970 FCFA, 3 220 190 FCFA et 3 015 159 FCFA.
Si suivant ses principes et règles, le BBDA ne dévoile pas les noms des artistes, sur les réseaux sociaux, Dez Altino était indexé comme le musicien ayant empoché le plus de droits d’auteurs. Une information que l’artiste lui-même a confirmé à la chaîne de télévision ivoirienne Life TV, en présentant son dernier album Saaga (pluie en langue mooré).

Ainsi, avec ses 11,2 millions F CFA, il creuse l’écart avec les autres musiciens, en empochant le double des droits d’auteurs de son poursuivant immédiat qui se retrouve avec 5,3 millions FCFA.
Le potentiel économique des productions artistiques
Dans la catégorie littérature, les cinq premiers auteurs ayant reçu plus de droits d’auteurs ont perçu les montants suivants : 2 509 352 FCFA, 1 345 364 FCFA, 1 318 807 FCFA, 1 271 305 FCFA et 1 252 930 FCFA. Au total, c’est 173 782 018 FCFA millions F CFA qui ont été répartis au titre de la tranche de février. Chaque année, le BBDA collecte et répartit les droits d’auteurs en trois tranches, soit celles de février, juin et septembre.

Selon le BBDA, la plus haute somme jamais perçue jusqu’à présent à un artiste dans ses guichets s’élève à 14 750 951 FCFA. Le BBDA regroupe plus de 19 500 créateurs dans diverses catégories. La musique arrive en tête avec 14 483 membres, suivie par la littérature (2 269) et l’audiovisuel (1 195). Il y a aussi des catégories plus modestes en termes de représentation au BBDA comme les arts graphiques et plastiques (639 membres) ou les chorégraphes (86 membres).
En termes de proportion, les artistes musiciens représentent environ 74 % des affiliés du BBDA et génèrent donc des droits conséquents, avec des montants représentant 76 % des plus gros droits collectés en février 2025. Ces données reflètent la réalité économique des domaines artistiques. Ils illustrent tout aussi le potentiel économique des productions artistiques et partant de l’industrie culturelle burkinabè.
Le BBDA qui joue un rôle essentiel dans la collecte et la répartition des droits d'auteur revendique une organisation minutieuse de la collecte et de la répartition des droits d'auteur au Burkina Faso et ce de manière transparente et inclusive avec les artistes qui sont représentés dans les différentes sphères décisionnelles de la gestion de leurs droits.
Mouni N’GOLO